Carte blanche au Cinéma Spoutnik (GE)

Bongo Joe

Folk, cinéma? # 4 MUSICAL HOLDOUTS, John Cohen, États-Unis, 1975, 49′, vo anglais, sous-titré anglais

Si dès les années 30, les pratiques musicales de communautés au sud des États-Unis sont popularisées essentiellement à travers les collectes et les films réalisés par John et Alan Lomax, elle font également l’objet d’autres recherches plus modestes, plus patientes et ignorées jusqu’à maintenant. Poursuivant notre cycle consacré au rapports entre la musique traditionnelle et le cinéma, nous souhaitons ouvrir ici une fenêtre sur une de ces figures oubliée de l’ethnomusicologie américaine. Au cours d’un voyage dans les Appalaches au début des années soixante, Jon Cohen réalise que les chants de Rosco Holcomb sont indissociables du paysage culturel dans lequel ils s’inscrivent. En découle The High Lonesome Film, premier film dont la vocation est de faire vibrer les rapports entre les formes de vie et la musique. Distribuer des biens matériels, c’est les diviser, tandis que distribuer des biens spirituels, c’est les multiplier. Ce projet se poursuit dans d’autres voyages dans les plis de l’amérique, qui vont donner lieu à d’autres films, notamment le merveilleux Musical Holdouts que nous allons projeter. Reste les mots de Jon Cohen pour décrire son film: 

Mon dernier film, Musical Holdouts, est un hommage à ceux qui ont résisté aux forces des médias dans leur musique et leur vie. Il traite d’un échantillon de ces groupes américains qui ont maintenu leur identité individuelle dans une ère de culture de masse.  La question n’est plus de savoir si ces groupes survivront ; ce film ne fait que célébrer le fait de leur existence.  Le film comprend de courtes sections musicales sur les enfants noirs des îles de la mer de Caroline et sur les musiciens des montagnes du Tennessee et du Kentucky dont la musique se fond dans le bluegrass de Ralph Stanley. Le chanteur de cow-boy Glen Orhlin chante dans son ranch en Arkansas, et les Indiens de l’Oklahoma chantent à la radio et lors de leurs rassemblements. Le film se termine avec les musiciens de rue de Berkeley, en Californie, qui jouent des chants de montagne pour le bush.